Comme vous le savez maintenant, j’aime autant lire des livres provenant du circuit traditionnel de l’édition que des romans auto-édités. Pour commencer cette semaine, c’est dans cette deuxième catégorie – une fois encore – que je vous invite pour une petite découverte livresque ! Émotion et aventures seront au rendez-vous lors de cette lecture ! Et petits rappels culturels également 😉
Résumé : |
Jeune collégienne auparavant brillante, Aurielle souffre désormais depuis quelques mois de n’être plus que la dernière de la classe, raillée par les autres. Un jour, la docile Aurielle se lance dans une aventure inimaginable : elle fugue de l’école, et après avoir causé un accident de la route, dont elle pense être sortie indemne, n’ose plus retourner chez elle. Sa vie bascule alors dans un univers parallèle. N’avez-vous jamais rêvé de rencontrer Molière, de converser avec Jean de La Fontaine au détour d’une rue ou bien d’être capable de tenir avec ces héros de la littérature des conversations cocasses ? C’est ce qui va arriver à Aurielle, qui, dans une période compliquée de sa vie où elle peine à faire le deuil de sa maman, va pouvoir côtoyer ces maîtres de la littérature, véritables adjuvants pour sa survie. Mais alors seront-ils aussi bons en littérature que guides? Seront-ils à la hauteur pour permettre à notre adolescente en perdition de retrouver le chemin de sa vie ? |
Cindy Duhamel, 2018, 128 pages. Prix : 5.90€ en version papier sur Amazon |
Une histoire émouvante sur la question du deuil
Ce sont les larmes aux yeux que j’ai lu les dernières pages de ce roman. Aurielle a perdu sa maman alors qu’elle n’est qu’une enfant et, comme elle le dit, « il n’y a rien de pire que de perdre sa maman ».
Lorsque j’ai lu le résumé de ce livre, j’y ai vu de l’originalité. Cela sortait complètement de la lignée de ce que je lis habituellement et de la tendance éditoriale actuelle. Un monde entre deux mondes, la rencontre avec de grands noms de la littérature, voilà qui promettait une lecture à la fois rafraichissante et intéressante. Je pense que je ne m’attendais pas à ce que cela soit un véritable parcours du deuil, de l’acceptation de la perte.
Alors oui, le fait qu’Aurielle rencontre de grands auteurs apporte une touche à la fois culturelle et cocasse – comme le dit l’auteur – à ce roman. Le décalage avec notre époque créé des situations qui nous arrachent le sourire et à la fois nous rafraîchissent la mémoire sur ces cours de littérature qui, pour moi, remonte à quelques temps déjà. Cindy Duhamel a d’ailleurs réussi à me donner l’envie de relire le Cid que je vais m’empresser de mettre dans ma PAL ! Elle a travaillé avec brio la superposition des deux mondes. Le monde réel se fait écho dans le monde parallèle et on a peur à chaque fois que l’héroïne se soustrait au retour à la réalité sans s’en rendre compte. On a peur qu’elle reste coincée. L’auteur réussi ainsi à installer le suspens tout en y mêlant parfois une note d’humour.
Mais au-delà de tout cela, ce qui compte réellement est le message que ces rencontres vont faire passer à Aurielle, ce que cette aventure quelque peu rocambolesque et à la fois tragique va lui apporter.
On comprend tout de suite, juste en lisant ce résumé, qu’Aurielle n’est pas sortie totalement indemne de cet accident et que la rencontre avec ces grands noms de la littérature se fera dans son coma ? dans un entre-deux monde ? On veut savoir avec exactitude et surtout on veut savoir si elle va s’en sortir. Mais c’est plus qu’à cet accident qu’elle doit survivre. Elle doit apprendre à poursuivre sa vie alors que sa mère n’en fera plus jamais partie.
" La mort c'est justement qu'il ne nous reste rien, je le comprends bien maintenant. "
Les mots que l’auteur a mis sur le sentiment de perte étaient tellement justes et terribles à la fois que rien que le fait d’y repenser et de vous écrire ces quelques extraits m’émeut de nouveau.
Ce petit roman est une magnifique approche de la question du deuil chez les enfants et jeunes adolescents. J’ai même envie de l’étendre à tous. J’ai été profondément émue par l’histoire d’Aurielle, Cindy Duhamel a su me mettre les larmes aux yeux tant elle a su manier les mots afin de nous faire ressentir la peine de cette petite en deuil de sa mère partie trop tôt.
Ce roman jeunesse est un merveilleux appel à l’espoir. Il veut nous faire comprendre que la vie continue et que les personnes que nous avons perdus sont toujours là, en nous. Il nous apprend que c’est normal d’être triste, en colère, qu’il ne faut pas refouler nos sentiments.
" Faire son deuil, ce n'est pas passer à autre chose (...) Faire son deuil c'est reconnaître qu'on a du chagrin"
Les mots d’enfant d’Aurielle ajoutent une telle tendresse à cette histoire si triste et pourtant si pleine d’espoir. La plume de l’auteur mêle à la fois tendresse et poésie. Et même si parfois certains termes me semblaient trop soutenus pour un langage qui se voulait être celui d’une jeune collégienne, l’objectif est atteint. On est touché au plus profond de nous-même, ému, triste et heureux à la fois. J’ai lu ce roman avec le recul d’une adulte mais je le recommande vivement, au même titre que le livre qui fut l’objet de ma dernière chronique, aux collèges, lycées, parents et enseignants. C’est un sujet important sur lequel il ne faut pas hésiter à mettre des mots, et ceux de Cindy Duhamel me semblent d’une grande justesse et d’une grande sagesse.
" Oui je l'aime très fort, plus loin que la Lune."
Je voudrais remercier l'auteur Cindy Duhamel de m'avoir donner l'opportunité de faire ce service presse et de m'avoir accordé sa confiance. Ce fut un plaisir de vous lire et de faire ces étonnantes rencontres aux côtés d'Aurielle.
Ma note : 7.5/10
Ce service presse a été mis en place via la plateforme SimplementPro
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